Vermin
Sur les berges ombragées de ton ruisseau incurvé, j’ai gravé d’antiques souvenirs,
J’y ai jadis promené, altier, nos valeureuses bêtes de somme Tieba, Tiéfi, Sangama
Et leur réminiscence étiolée sous le ciseau des âges, incline l’âme à plus d’humilité
Vermin, j’ai souvenance de ton argile dont j’ai pétri, tant de reliques innocentes
Aux abords de tes rizières nourricières, je garde mémoire de la saison du repiquage
Je me revois à l’ouvrage dans les eaux, avec ma grand-mère, ma mère et ma sœur
Et les années qui s’envolent, peinent à effacer la fragrance du riz qui vient à maturité
Vermin, j’ai souvenance de ta terre fertile dont nous avons tant de fois tiré pitance
A la lisière de ton bois, j’observe, mélancolique, le maraicher verdoyant de ma mère
Entre les plants joyeux d’oignons et de choux, j’ai vécu jardinier des heures exquises
Et le temps qui s’égrène, façonne à jamais, les plaisirs projetés d’une vie à son déclin
Vermin, j’ai souvenance de tes récoltes qui ont tant de fois payé mes frais d’écolage
A l’âge candide où les choses de l’esprit demeurent cachées sous le voile mystérieux
Nous avons, gamins, sur l’autel, au pied de tes arbres séculaires, convoqués tes djinns
Et le pacte vivant, contracté avec les mânes, nous unit encore à l’univers tout entier
Vermin, j’ai souvenance de tes crépuscules obscurs qui nous ont causé tant de frayeur
Sur tes sentiers sinueux, j’ai parcouru la voie escarpée de l’ascèse, j’ai levé le rideau
Quand vient l’heure méditative, c’est sous le clapotis de ton cours que tout s’équilibre
Et à chaque escale, je laisse mes sens hagards, reposer sous tes paysages balsamiques
Vermin, j’ai souvenance de tes aubes que mon esprit traverse sans égard pour l’espace
Rémi Diarrassouba
Abidjan, le 25 août 2022
Une très belle plume qui le replonge dans lmon enfance
Quand les souvenirs nous replongent dans l’enfance, seul le poète peut nous faire revivre cet instant au présent avec sa plume !
Une très belle plume qui nous faire vivre le passé au présent.
Tu es très doué Rémi 😊😊😊