La muse sevrée

Temps de lecture : 2 minutes

Le vers en berne depuis plus d’un dixième de siècle
Une éternité que je n’ai point copulé ma muse
Mais sous quel tertre se terre cette belle espiègle
Je crains que les harmattans aidants, son charme ne s’use

A qui devrais-je m’en prendre si ce n’est à moi
Cette comparse n’a naguère jamais résisté à mes assauts
Mais au gré de la vie j’ai transmuté mon émoi
Et pour des écus voilà mon inspiration au tombeau

Je sais divine amante pour t’avoir sevrée sans entente
Je ne mérite guère que tu m’accordes encore tes faveurs
Mais je t’en supplie ne me laisse point dans la tourmente
Le ciel au poète donne une muse pour en disposer à toute heure

Peut-être aurais-tu souhaité un amant plus libidineux
Qui le soit tout autant que mon filleul Sow pas sot pour un sou
Vois-tu cet Orfèvre a déjà sa galante et pas deux
Elle lui sert des vers et souventes fois des sous

Peut-être aurais-tu mérité un prolixe voyageur
Tel mon compère de joutes, mon cher Dadié, j’en soupire
Vois-tu ce traite a troqué sa muse pour une belle brune qui l’inspire
Et s’il ne part pas de Molière à Goethe c’est pour Shakespeare
Il parcourt le monde muni de sa faconde de vainqueur

Te voilà donc obligé de te coltiner un verbe inconstant
Mais soit sans crainte je n’ai point avili les années
J’ai perdu le bandeau et j’ai fait le signe dans la fournée
Je couve mes mômes pour faire honneur à la destinée
Et pour cette décennie qui finira en demi-siècle sinon le néant
Je me promets d’être ton amant à la libido zélée

Abidjan, le 17 Janvier 2020

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1 réponse

  1. Romain KOUAME dit :

    Ode à l’amour, j’ai aimé ❤️

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