Kasséré

Temps de lecture : 3 minutes

Là où s’ébauchent dans les forges de la destinée, les armes singulières d’une vie de résilience
Lorsque le corps est encore amorphe mais l’esprit disposé à recevoir et utiliser les premiers outils
A peine une décade, et l’on se découvre, taillé pour le fer, et persuadé d’avoir les faveurs du ciel
Kasséré, à trois pas de Pinvoro toujours vers L’Orient, et c’est en toi que j’ai rencontré mon âme

Je me remémore l’exode, loin du cercle familial que l’on quitte pour ne plus jamais y demeurer
Je revois l’école, les cloches et le chemin qui conduit des bancs du primaire à ceux du secondaire
Je revis les bains à l’eau glaciale, les matins d’harmattan et la cueillette des mangues qui étanchent
Kasséré, arène vivante des premiers triomphes d’une vie qui vous dispose pour les batailles à venir

Je te confesse les larcins des volatiles voisins et les desserts hardis dans les vergers du vieux Bema
Je revis les jeux, après les classes, les fanions colorés, la cantine et le goût salé du pâté de bœuf
Je me rappelle, la lanière, les cartables de jutes, et les mets par mes sœurs les jours de marché
Kasséré, j’ai souvenance de tes leçons, encore plus de mes maîtres, Morrisson, Bamba et Bouaré

Je t’ai connu Kasséré quand j’étais encore garnement, et sous ton aile tu as couvert ma pierre brute
Tu as nourri ma passion pour les lettres, mes respects au professeur Koré, il y fut pour beaucoup
Tu t’en souviens, mes premiers vers, tracés à la craie, puis perdus pour moi et ma lectrice Tiotioro
Kasséré, je conserve de toi, ta poussière de latérite, tes bas-fonds boueux et mes armes pour la vie  

Sous ta voûte, j’ai bravé des épreuves par la foi, tu m’as souvent présenté le calice, jamais à la lie
J’ai parcouru tes rues poussiéreuses, tes bois, tes champs et tes nuits, certain que le ciel veillait
Puisse les mânes bénir ces âmes généreuses qui m’ont offert le git, le couvert et des leçons de vie
Kasséré, à trois pas de Pinvoro toujours vers L’Orient, et c’est en toi que j’ai fait vœu d’excellence

Abidjan, le 18 janvier 2021

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1 réponse

  1. Florent Morrisson dit :

    Merci à toi filston, Dieu te bénisse abondamment et t’élève au-delà de tes attentes

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