Déjà Avril…
Déjà avril la veille des semis
Bientôt l’hivernage au bercail
La fin de la canicule
Et je continue à interroger incertain les astres
Dit-moi Tchêlèfolo[1] le futur de l’éburnie
Ce théâtre sanglant où s’entend intarissable
La valse des passions maniaques
Déjà avril le sabre sanglant
Le nourrisson attendant son trépas
Patauge dans les restes de sa mère
En putréfaction
Entre ses lèvres asséchées
Il suce impuissant le sein gauche de sa mère
Sans lait
Déjà avril les tombes ouvertes
Je sens s’élever vers les cieux hagards
Le relent nauséabond
De la charogne humaine
A la lisière des bois
Les hyènes et les vers
Se nourrissent d’hommes
Déjà avril la folie meurtrière
Et le parterre des sentiers
Est couvert de douilles
Et les têtes de nos politiques
Sont pleines de rouille
Ils ne craignent plus
Oh mon Dieu
Les flammes des enfers
Ils bâillonnent encore les hommes d’esprit
Déjà avril la muselière en branle
Je crierai haut et fort
Mes vers malodorants
Oui vous les politiques
Fils de seytane[2]
Je vous maudis tous
Autant que vous êtes
Charognards, vautours, corbeaux, chiens
Vous irez tous griller en enfer
Plus profond que lucifère
Déjà avril et le cauchemar perdure
Quel est donc ce filet de lumière
Que je vois là bas dans le lointain
Est-ce la fin du tunnel sanglant
Le réveil, le sursaut
Oh mon Dieu
Referme donc les portes des enfers
Car c’est
Déjà avril un souffle pour l’éburnie…
Yamoussoukro le 18 avril 2003
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