Coup de gueule

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S’il y a bien une chose que j’ai toujours déploré chez nous autres africains, c’est la suivante :

On sait planifier et mettre en œuvre des projets de construction par exemple. On défini même de temps à autre un processus de suivi. Mais rarement ou jamais, on ne mettra en œuvre ce processus pour s’assurer de la pérennité de nos ouvrages.

Quand je regarde les bâtiments aujourd’hui presqu’en ruine du prestigieux INPHB, quand j’observe les imposantes tours administratives du plateau en piteux état. Quand je vois l’état de misère de certains de nos centres hospitaliers et autres universités, qui à leur construction étaient des fleurons, j’ai mal au cœur.

Je n’accuserai pas la décennie de règne du régime FPI, parce que bien avant lui, la dégradation de nos ouvrages avait commencé. Je n’accuserai même pas un gouvernement. J’accuse simplement un système. Un système qui bâtit, attend la ruine pour bâtir à nouveau. J’accuse un système qui n’a pas compris qu’un projet ne vaut que par son processus de pérennisation. Parce qu’à mon sens, ça ne sert à rien de bâtir si on ne peut entretenir.

Ce coup de gueule, juste pour en venir à nos universités qui viennent de faire l’objet de réhabilitation pour plus de 100 milliards de nos francs !

Et oui, Cocody c’est joli, Abobo-Adjamé c’est joli ! Il y a de belles fontaines d’eau, de belles piscines. Mais ces piscines toutes belles ne sont pas forcément neuves, elles sont vieilles peut être pour certaines de plus de vingt ans. Elles ont peut-être fonctionné dans le meilleur des cas pour certaines, pendant 5 ans. La première panne survenue, on a préféré les voir partir en ruine plutôt que d’en assurer la maintenance. Quand on voit comment une panne mineure non résorbée peut être à la base d’une panne majeure, on comprend l’importance de la maintenance préventive et même curative. Au début ça ne coute pas cher de remplacer un radiateur défaillant qui fait monter la température du véhicule. Mais quand on néglige, la chaleur peut faire cramer le joint de culasse (demandé à votre mécano, moi-même je n’y comprends rien ! lol), alors on dépense beaucoup plus.

Je souhaite simplement attirer l’attention de la nouvelle équipe dirigeante, sur cette défaillance du système. Il urge de définir et de mettre en œuvre un processus de suivi de nos projets. Il faut se donner les moyens d’assurer une maintenance régulière et correcte pour assurer la pérennité de nos ouvrages. Sinon ne soyons pas étonné qu’en 2020 au lieu d’être émergeant, nous soyons contraints d’investir plus de 150 milliards de nos francs – inflation aidant – pour réhabiliter à nouveau ces mêmes universités.

Abidjan, le 2 septembre 2012

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