Un rêve de grandeur…
La grandeur de toute organisation humaine se mesure à l’aune de ses leaders. Pour paraphraser l’adage, nous pourrions ajouter : « Dis-moi qui est ton leader et je te dirai qui tu es ».
Lorsqu’une entreprise dispose d’un bon management, elle s’impose sur son marché. Elle fixe les règles du jeu. Mieux, c’est elle qui crée l’évènement. Mais Dès lors que son management se dégrade, la position de l’entreprise sur le marché est mise à rude épreuve. Progressivement, elle perd ses repères, se laisse distancer par la concurrence. Bref, elle subit le diktat du marché.
La côte d’ivoire est aujourd’hui semblable à cette entreprise qui ayant disposé pendant plusieurs décennies de leaders d’exception se retrouve dans la posture de celui qui est condamné à subir. Nous semblons tirer notre fierté nationale de notre capacité de résistance. Mais qu’elle fierté y’a-t-il à résister lorsque nous aurions pu demeurer leader ? La cause de notre dégénérescence n’a pas besoin de faire l’objet d’une thèse de troisième cycle. Elle est simple et évidente. Depuis plusieurs années, le pays n’a pas plus de leader. La côte d’ivoire n’a plus de leader a même de fédérer toutes les forces vives autour d’un idéal commun à savoir préserver et consolider le tissu social mais aussi demeurer la locomotive de l’Afrique noire. Les challengers et les suiveurs d’hier volent aujourd’hui à notre secours. Ils viennent, riant sous cape, à la rescousse de ce pays qui naguère fixait les règles du jeu géopolitique et économique de la sous-région. Les pères fondateurs ont dû se retourner plus d’une fois dans leur tombe depuis le temps que dur le calvaire ivoirien.
En effet, nos pères fondateurs, le Président Houphouët en tête, avaient un rêve de grandeur sans commune mesure pour la côte d’ivoire. Oui Houphouët avait une vision de grandeur pour ce pays. L’illustre homme n’avait physiquement rien d’exceptionnel, il n’était pas le plus beau, il n’était pas le plus grand, il n’était pas le plus fort. Mais il était et demeure encore, le plus grand leader de toute l’Afrique noire. Et son leadership, il l’avait mis au service de son pays. En leader avisé, il est parvenu à positionner la côte d’ivoire comme le centre de l’Afrique noire, l’eldorado ouest africain. Un pays ouvert, un pays riche de sa pluralité ethnique et religieuse. Mieux il à poser les jalons du développement en dotant le pays de toutes les infrastructures nécessaires. Il nous a légué entre autres :
- Le meilleur réseau routier de la sous-région
- Les meilleures écoles d’administration, de commerce et d’industrie de la sous-région
- Les sièges des plus grandes institutions de la sous-région
- Les postes les plus prestigieux au sein des institutions sous-régionales
- Et beaucoup d’autres choses encore…
Houphouët nous a surtout légué un pays soudé, un pays souverain. Il nous a laissé un pays en symbiose avec le reste du monde. Un pays qui n’avait pas peur des étrangers mais qui composaient avec eux. Un pays indépendant, aussi bien politiquement qu’économiquement.
Cependant, moins de deux décennies après la disparition du « Vieux », qu’avons-nous fait de notre héritage ? Qu’avons-nous fait pour consolider les acquis ? Rien de rien ! Pire, nous avons détruit les fondements ce pays en moins de temps qu’il n’a fallu pour les bâtir ! Que comptons-nous laisser aux générations futures ? Allons-nous emprunter le chemin du futur à reculons ou partir résolument sur la voie de la consolidation de nos acquis et du développement ? Chaque ivoirien devrait faire son examen de conscience.
Houphouët avait un rêve de grandeur pour la côte d’ivoire. Il ambitionnait d’en faire un pays développé ; un pays économiquement puissant. Il voulait en faire un pays juste ; un pays donnant des chances de réussite équitables à tous ses fils. Il voulait en faire un pays de paix ; d’ailleurs n’avait-il pas érigé la paix en comportement. Il voulait en faire un pays qui promeut le mérite ; un pays avec de solides valeurs d’éthique donnant une place de choix au travail.
Ivoiriennes, ivoiriens de tous bords, voici venu l’heure du sursaut national. Trop de temps perdu en querelles intestines. Il est temps de reprendre la marche du développement. Il est grand temps de renouer avec les rêves de nos pères. Vivre et prospérer ensemble ou fermer la queue du progrès tels des vauriens. Telle est notre réalité. Qu’allez-vous faire aujourd’hui pour votre pays. Qu’allez-vous faire pour qu’advienne le rêve de grandeur de nos pères ?
Abidjan, le 9 novembre 2010
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