L’affaire des #200

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Elle est complètement rocambolesque cette affaire de #200 qui défraie la chronique sur les réseaux et même hors virtuel ces derniers jours.

Hier j’ai été stupéfait de voir ces cargos de policiers déployés sur le lieu de rencontre de ces amis virtuels avant même que ceux-ci ne soient sur place. Ce matin je suis encore plus ébahi de lire à la Une d’un journal de la place que les #200 « veulent diriger le pays à la place du PRADO ». Et quand je lis les quolibets de certains, raillant le fait que la rencontre d’hier a été un flop, du fait de la faible mobilisation, je comprends que l’Ivoirien Nouveau, celui voulu par le PRADO n’est encore qu’une vue de l’esprit.

Mais pardi où sommes-nous. D’où vient-il que ceux qui sont contre les mesures sociales actuelles, sont nécessairement opposants au PRADO et certainement minoritaires. Je suis d’autant plus circonspect aujourd’hui, lorsque je vois certains amis virtuels qui ont participé à la dénonciation des travers de l’ancien régime, s’ériger en censeur de propos et en pourfendeur du virtuel. Soudain devenu amnésiques, nous oublions comment ces « brigades virtuelles » ont permis de donner espoir aux uns et autres pendant la crise post-électorale. Nous oublions la « Marée Blanche » et le rôle majeur joué par ce groupe lorsque l’autre s’accrochait contre la raison, au pouvoir perdu dans les urnes. Nous oublions que l’ODCI a été ce groupe ou le débat pluriel a permis de faire bouger les lignes. Ce groupe où nous avons souvent croisé le verbe pour faire comprendre à nos amis que nous ne partagions pas leur position, et que nous avions des arguments à faire valoir pour cela. Citoyens non alimentaires, habitués à donner de la voix pas en fonction de leur penchant politique, mais plutôt pour dénoncer toute injustice, ceux qui osent encore aujourd’hui se plaindre sont systématiquement traités d’opposants et de comploteurs, mieux, ils sont voués aux gémonies. Soyons francs, soyons honnête. En quoi est-il incompatible de soutenir le PRADO et de dire aujourd’hui que nous sommes contre certains mesures prises par lui et ses équipes.

– En quoi dénoncer la fermeture des opérateurs de téléphonie défaillants, sans avoir au préalable réglée la question des salariés, est-il un acte de défiance au PRADO

– En quoi se plaindre de l’augmentation des factures CIE est-il un acte de défiance au PRADO

– En quoi se plaindre du renouvellement du permis alors que l’ancien et le nouveau sont signés de la main du même ministre, est un acte de défiance au PRADO

– En quoi se plaindre des questions sociales dans un pays démocratique, est-il un acte de défiance au pouvoir établi.

Ne trompons pas le PRADO, ceux qui essaient de museler les autres. Ceux qui essaient de faire croire au Président que tout est rose, sont en vérité, ceux-là qui veulent le voir échouer. Il ne sert à rien de casser ou cacher la jauge, en espérant que les valeurs optimales se rétablissent d’elle-même. Il faut au docteur, une analyse fiable du malade afin de lui prescrire les médicaments qu’il faut. La mesure de dédouanement aéroportuaire des effets personnels n’a-t-elle pas été suspendue pour être repensée et adaptée espérons-le aux réalités de notre société ivoirienne. N’est-ce pas là une victoire pour tous les ivoiriens au final.

Non il n’est nullement besoin d’être des milliers ou des millions pour être dans le Vrai. Il faut juste au fond de soi avoir la certitude profonde que la Vérité ne souffre d’aucune position partisane. Et que la position que nous adoptons, sans défiance aucune pour le régime en place correspond à nos aspirations profondes d’un monde de justice et d’égalité.

Abidjan, le 25 Avril 2016

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